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Qui es-tu Moxy Malone ?

Voici l'interview de Moxy Malone, la nouvelle professeure de Secret Follies qui a débarqué en septembre avec un cours qui lui colle à la peau : la Chair Dance !


Interview rédigée par notre fabuleuse : Bulle de Nuit




Qui est l’artiste, homme ou femme, qui t’a le plus inspiré dans ta vie ?

Tout simplement mes parents. Ma mère tout d’abord : elle était danseuse au Crazy Horse. Je l’ai toujours admirée, et même si enfant j’étais un peu garçon manqué, je voulais déjà lui ressembler tant pour sa force de caractère que son élégance. Même si le Crazy ne fut qu’un court chapitre dans sa vie passionnante, elle en garde aujourd'hui encore tous les apprentissages de féminité et grâce. Et mon père, qui avait quitté l’école à 14 ans pour vivre sa passion, qui s’est éduqué en autodidacte. Il a une immense créativité accompagnée par une volonté inépuisable, il apporte sa touche personnelle à tout ce qu’il fait.


Et qui est la showgirl, la femme de scène que tu admires le plus ?

Aucune en particulier, j’en admire tellement ! Je me souviens de ma découverte du burlesque, avec une artiste qui s’appelait Banbury Cross qui m’avait scotché par sa présence sur scène. Sans être forcément une grande danseuse, elle habite la scène, elle transmet des émotions et captive l’attention comme peu d’artistes savent le faire. Et d’autres, comme Erika Lemay qui fait du tissu aérien suspendu à des ballons emplis d’hélium, à des dizaines de mètres au-dessus du sol : elle est bluffante. J’aime aussi beaucoup Russell Brunner, pour la technicité de sa danse et la force de son personnage. En résumé, j’admire les personnes qui arrivent à créer quelque chose d’unique, qui vous emmènent dans leur monde et vous font tout oublier le temps d’un numéro.


Tu enseignes chez Secret Follies : que souhaites-tu transmettre à tes élèves ?

Quand j’ai commencé la danse cabaret, c’était avec Candice il y a 4 ans, et ces cours étaient mon rayon de soleil. C’était aussi le lundi soir et ça me mettait la patate pour le reste de la semaine. C’est ce que je souhaite offrir à mes élèves : un moment de bonheur, de bonne humeur, de créativité.

Comme je donne des cours de deux heures, les élèves ont le temps de bien s’échauffer (cardio, musculature), je souhaite qu’elles se surpassent aussi physiquement. Vient ensuite une partie technique (acrobatie ou enchaînement particulier sur la chaise) pour acquérir des compétences qu’elles pourront intégrer dans leurs propres chorégraphies. Et après on passe largement 45 minutes à travailler la chorégraphie. La première de l’année n’est pas très technique: mon but est d’encourager chaque élève à trouver son personnage de scène, avec sa propre identité, notamment lors d’un moment solo au milieu du groupe.

Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours, avant d’arriver chez Secret Follies ?

Mon parcours n’est pas très typique pour une prof de danse. Je danse depuis l’enfance pour le plaisir et j’en ai beaucoup testé (classique, jazz, moderne, claquettes, danse du ventre, pole, salsa…) sans vraiment approfondir car je n’étais jamais totalement convaincue. Mais il y a quatre ans j’ai découvert la danse cabaret, et je n’ai plus cessé ! Elle me permet de m’exprimer pleinement, avec mon corps, mes émotions, mes choix de musique… d’exprimer l’alter ego qui avait besoin de sortir de moi. Si je pouvais vivre ma vie comme une comédie musicale, ce serait le bonheur ! D’ailleurs, dans les moments compliqués ou difficiles, je m’évade dans ma tête et je m’imagine en train de chanter et de danser. Mon expérience personnelle est riche, j’ai beaucoup de choses à dire… je suis donc reconnaissante à la danse cabaret de me donner accès à la scène sans avoir fait 18 ans de danse classique.

Photographe : Bettina May


Ton nom de pin-up est Moxy Malone. Pourquoi ?

Pour commencer, j’avais un autre nom. Mais lors de mon premier solo au Box, il y trois ans, j’ai entendu Cheeky Kelly m’annoncer et je me suis rendu compte que ce n’était pas moi, ça ne correspondait plus. Donc j’ai beaucoup réfléchi et finalement trouvé. Moxy, c’est un mot américain, qui vient à l’origine du soda Moxie inventé en 1876 ; au travers des campagnes de pub pour le soda au début du XXème siècle est né l'expression « She’s got moxy » pour dire qu’elle a du courage, des couilles, de la présence ce qui correspond bien à mon personnage de scène. Ensuite, j’ai cherché un deuxième nom et comme depuis l’enfance je suis fan de la comédie musicale Bugsy Malone, j’ai décidé que Moxy Malone serait mon nom de scène. Il me représente bien, autant la femme que je suis aujourd’hui que celle que je rêvais d’être…

Et puis, sincèrement, je cherchais un nom de scène unique, parce qu’il y a tellement de noms qui se ressemblent, et que moi je suis unique (rires).


Peux-tu me parler de ton prochain numéro solo ?

Comme souvent, j’ai 3 ou 4 idées en tête, qui démarrent souvent d’un costume ou d’une chanson. J’aimerais explorer un côté plus sensuel ; jusqu’à présent j’ai fait du comique, du girly, du numéro à message, et maintenant j’ai envie de ralentir, d’avoir plus de précision dans mes mouvements, plus de technicité acrobatique sur la chaise…

Mais bon, j’ai plusieurs projets, l’un peut-être avec une valise… un autre serait de reprendre le solo que j’avais fait il y a deux ans, avec mon épée. J’avais été alors submergée par l’émotion et j’ai envie de le retravailler, car ce numéro est beau et maintenant que j’ai digéré l’émotion qui me bouleversait à l’époque, je pense qu’il y a moyen d’en faire quelque chose de très intéressant.


Veux-tu ajouter quelque chose que tu voudrais transmettre aux pin-ups de Secret Follies… ou au monde entier ?

En grandissant, je n’ai jamais fait partie des cliques, des groupes, je ne rentrais pas dans le moule – et je pensais que c’était une tare, qu’il fallait être comme tout le monde pour pouvoir etre heureuse. Ce que j’ai découvert grâce au cabaret, c’est tout le contraire : plus tu es pleinement toi-même, plus tu vibres sur scène. Il s’agit de s’accepter, pas que sur le plan physique, car une fois sur scène, tu dois aussi assumer le choix de ta musique, de ton costume, de ta chorégraphie, de ton message. Il faut donc avoir de la confiance en soi et c’est cela que j’ai envie de transmettre. J’espère aider mes élèves à développer cette confiance, à trouver leur identité et créer des solos afin de partager avec le reste du monde un peu de leur jardin intérieur.





Transcription : Bulle de Nuit / Muriel Julliard

Sur une idée de Gabby



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